Résumé de la première séance de : Traitement temps réel et le langage musical
- groupe 1 : jeudi 15 novembre de 10h30 à 12h30
- groupe 2 : vendredi 16 novembre de 9h30 à 11h30
Au sujet du traitement temps réel et le langage musical, vous pouvez télécharger mon mémoire de Master II et lire le 1er chapitre (pages 2 à 31 : I – Les traitements et la musique) qui fait une bonne introduction. A télécharger ici.
Les « dimensions » du traitement
Pour parler « musique » et non pas « technique informatique » il faut considérer les traitements en fonction de catégories ou « dimensions » musicales. Acoustiquement, Il suffit que de 2 dimensions pour représenter tout événement sonore :
- temps
- Amplitude (musicalement parlant: intensité)
4 dimensions supplémentaires complètent la base qui permet de parler de la quasi-totalité des traitements temps réel sonores
- hauteur
- timbre
- espace acoustique
- matière
Les traitements
Pour placer les traitements dans ces dimensions musicales :
- le temps concerne évidement les lignes de retard (délai), mais aussi l’enregitrement et la relecture ultérieur
- L’intensité peut être traité par les VCA et les LFO, mais aussi des enveloppes
- la hauteur concerne les harmoniseurs, essentiellement
- le timbre se travaille avec des filtres, de la modulation en anneau, la distorsion non-linéaire, et toute sortes de traitements dans le domain fréquenciel (fft)
- l’espace acoustique concerne tout ce qui est spatialisation et réverbe, ainsi que les filtrages associés (binaural/transaural/abisonics, etc)
- La matière peut se travailler avec divers combinaisons des traitements déjà listé, ou bien un traitement total comme la synthèse granulaire
Le temps
On peut parler du temps comme une catégorie musicale (perception) ou comme une technique de traitement.
- Le temps comme catégorie musicale couvre les idés de l’echo, la répétition ,le rythme, le contrepoint, la mémoire et la forme
- Le temps comme technique de traitement peut aussi générer des résultats qui vont plutôt faire partie d’autres catégories musicales : flangeur, chorus, filtrage, réverbération, harmoniseur
Différentes « zones » de temps activent différentes types de perception:
- Le temps court (1-15 ms)
- Phase et couleur
- Le temps moyen (15-80 ms)
- Réflexion, epace
- épaississement
- Le temps long (> 80 ms)
- Écho, répétition
- Rythme, polyphonie
- Le temps très long (> 10 seconds?)
- Mémoire et forme
L’écriture pour le délai
Globalement, si la phrase ou « l’objet musical » joué est plus court que le temps du délai, nous allons entendre le délai comme une écho ou une répétition. Si la phrase ou objet musical est plus long, la sortie du délai se mélange et combine avec la phrase, et nous risquons plus d’entendre un rapport de superposition et peut-être de contrepoint. Si ce rapport est bien travaillé, le temps du délai peut ne pas être évident.
Un autre facteur de perception très important c’est la stabilité ou homogénéité de la source. Une attaque ou un changement brusque de note va être parfaitement perceptible comme une écho, mais un son qui arrive en crescendo et qui part en decrescendo, dans lequel il n’y a pas de changements de note, ou bien les changements sont répétitifs comme un trille ou un trémolo – on n’entendra strictement pas le temps de l’écho mais plutôt une superposition ou épaississement du son instrumental.
On peut trouver cette stabilité ou homogénéité également dans des notes répétées. Une pulsation d’une seconde dans un délai d’une seconde se synchronise parfaitement avec la source, et nous entendons encore une doublure. Si, en plus, la répétition arrive progressivement en crescendo et repart en decrescendo, nous n’entendons ni le début ni la fin. Si on garde la pulsation mais on change de notes, on entend plutôt un effet de canon ou contrepoint avec une superposition verticale de notes.
Une fois la pulsation établie, une légère accélération ou décélération perturbe le rapport de contrepoint et peut rendre très intéressant le mélange. Si le temps est assez long, quelques secondes, on pourrait même anticiper le retour du délai en rejouant le son qui VA sortir juste avant qu’il sorte…
C’est également intéressant de combiner et superposer des différentes techniques. Par exemple, on peu jouer une « pédale » continue qui sonne dans le délai comme un épaississement et de temps en temps on peu rajouter une attaque ou change une note, puis cet événement sonore sera entendu parfaitement comme une écho – sans changer pour autant le moindre réglage!
Je vous propose d’aller lire pages 23 à 31 (2.4 Guide de l’écriture) de mon mémoire pour voir de plus près ces principes avec des petits exemples d’écriture.